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Une morue en Allemagne
24 septembre 2006

Le Départ et l'Arrivée

Après moults adieux plus déchirants les uns que les autres, me voila en compagnie de mon ange gardien, alias Meggy, sur les routes. Direction : Berlin! Eh ouip, j'ai choisi une ville d'accueil proche d'une des capitales les plus culturelles du monde!
Bon, sur les routes, c'est une image, parce qu'on a pris l'avion.

Après un voyage consacré à l'apprentissage (que dis-je, à la révision) de certains mots de vocabulaire allemand, nous voila arrivés à Berlin. On est loin d'un accueil pompant et fastueux: il nous faut descendre de l'avion avec un escalier, et traverser un bout de voie pour accéder à l'endroit où ils déversent les bagages. Pas très classe. Moi qui espérait que le ministre de l'éducation allemand viendrait nous accueillir et me féliciter de venir étudier ici! Eh oui, c'est ça de voyager avec les compagnies low cost. Si on y était allés avec Air France...
Quand même, on va pas se plaindre! On a eu droit au coucher du soleil dans l'avion, et à une vue plongeante sur Berlin illuminée (j'ai jamais compris pourquoi on parlait d'une ville au féminin) (ou alors c'est moi qui vient de créer une nouvelle règle? Ca veut dire que j'ai mes chances pour rentrer à l'Académie!). N'empèche, c'est la classe. Cette nouvelle année s'annonce géniale! J'angoisse pas du tout, je pars le coeur léger, tel Fernand, et avec comme ambition de conquérir le monde. (Faut bien commencer quelque part).
Mais oui, vous me manquez tous!!!! Faut pas croire!

Toujours est il que nous arrivons, trainant nos énormes bagages, à l'hotel situé à Berlin. Pourquoi ne sommes nous pas directement allés à Potsdam, me demanderez vous d'un ton goguenard? Eh bien! Les colocs étaient pas là d'une part, et d'autre part, on serait arrivés un peu tard. Eh oui, il faut savoir se présenter chez ses futurs colocataires à une certaine heure, et pas après. Ca fait partie de l'étiquette! (spéciale dédicace à Ed le décolleur)

Aussitot les affaires déposées dans la chambrette (dans l'hotel aux innombrables étoiles), nous courons trouver un endroit où nous restaurer dans la ville (eh oui, ces maudites compagnies low cost économisent sur tout, et surtout sur les snacks !).

Devant la Brandenburger Tor, on débouche sur une fète en décomposition : des vieux papiers jonchant le sol, des baraque à frite, des litrons de bières déversés sous les tables..
N'écoutant que notre courage (et notre faim) on commande une spécialité du coin : une "curry wurst", c'est à dire des bouts de saucisse cuits dans du curry! et c'est trop bon. Nous parvenons à grand peine à éviter de nous tartiner de sauce (évitons les problemes avec la fashion police). Ces saucisses sont trop bonnes!! Moi qui conchie habituellement le porc. C'est presque aussi bon que les saucisses anglaises! Meggy est restée classique et chic: une saucisse rotie dans un bout de pain (oui, comme un hot dog, si vous voulez).

Pressant Meggy pour qu'elle me paye une biere (à Rome il faut faire comme les romains), nous nous dirigeons vers la Potsdamer Platz, avec des grands buildings à l'américaine. Comme des grues, nous passons à coté (sans le remarquer) du mémorial de l'Holocauste (le seul dans une capitale d'Europe). On est trop obnubilées par le mur (qu'on peut suivre grace à des pavés retrançant sa ligne, ou plutot sa courbe). Je me perds dans des contemplations métaphysiques, mais la perspective de me rincer le gosier me rappelle à la réalité!
Ma première bibine allemande! Comme c'est chou.. Ben vous croyiez quoi? Pourquoi je suis venue en Allemagne, selon vous?

Bon évidement tout ce quartier est assez chicos, alors des bars, des "Kneipe" comme ils disent dans le coin, ça foisonne pas. Y'a que des trucs pour la sortie des bureaux des PDG des entreprises cotées en bourse.
On finit par en trouver, Meggy se laisse aller et commande un chardonnay... quant à moi, la lecture de la carte me laisse perplexe. Je tente de demander l'aide du serveur, pour avoir une bibine pas trop amère.. Il a pas du bien comprendre parce que j'ai eu une bibine, justement, amère. Ptet qu'elles sont toutes comme ça? Cette première bibine est riche en émotion. Enfin non: j'arrivais presque pas à la finir! J'ai fini par m'étouffer à moitié en faisant un cul sec. Je vous tairais le résultat. Bah, faut me laisser le temps de m'habituer!

Le lendemain, on convient de se balader dans la ville et de prendre un bus qui passe par toutes les beautés de la ville (mais pas un truc de touriste, un vrai bus que les gens normaux utilisent). On a le temps de jouer les touristes: on doit aller voir les colocs le soir, à Potsdam. L'appréhension commence à pointer le bout de son nez...

Sauf que nous entendons des acclamations et des applaudissements qui nous détournent de notre but: il s'agit en fait du marathon de Berlin ! Délaissant notre projet touristique, nous nous accolons à la barrière et laissons s'exprimer notre ferveur patriotique. Pendant plus de 2h, on acclame, on crie, on salue le moindre coureur aux couleurs de n'importe quel pays (entre parenthèses, les mots scandés) : France (Allez les bleus!), Angleterre (God save the Queen!), Norvège (Non au massacre des baleines!), Jamaique (Rasta Powa!), Suisse (Vive Henri Dunant!), Italie (Aux chiottes!), Colombie (Ouais! On comprend d'où vient ton énergie!)... Ce qui est marrant c'est que j'ai confondu le drapeau de la Grêce avec le fanion de Berlin. J'espere pas avoir créer d'incident diplomatique!

Bon, on commence à s'en aller, parce que c'est toujours les mêmes, en fait. On décide d'aller manger un morceau (il est quand même plus de 2h de l'aprem) et là, nous voila confrontées à une forme de discrimination anti touriste: voyant bien qu'on est paumées, et qu'on confond boeuf et poulet (enfin surtout moi parce que Meggy se débrouille très bien), la serveuse ne répète qu'à contrecoeur ce qu'elle vient de dire, et surtout, elle le répète 2 fois plus vite. Mais on accepte ce sort, parce qu'on compatit (dur d'habiter en ex-RDA) je déconne!. En tout cas c'est pas cher! C'est assez génial, tout est généralement moins cher qu'en France!!!

Qu'est ce qu'on a fait après....  On est parties!  Avec un peu de retard. Hihi.
Le temps de charger nos valises sur le dos, de les compter et de les recompter, on est vraiment en retard.
A la gare, on trouve enfin notre train (équivalent d'un RER en fait, eh oui Potsdam n'est qu'à 30 minutes en train de Berlin, la classeeeeeeeeeee), et on se pose confortablement. Mais un léger doute m'assaille... Et si en fait ils étaient pas sympa? Et si l'appart était infecté de cafard? Et si les voisins étaient des sadiques échappés d'un asile? (Quoique question voisin taré, je suis rodée maintenant)... Que de stress! C'est ça, les colocations trouvées sur internet: ça peut être génial comme ça peut être relou!

A la gare, on décide (enfin Meggy, parce que je me sentais très bien d'y aller en bus) de prendre un taxi... Evidement, on tombe sur un chauffeur un peu bizarre. Pendant le trajet, il nous donne des infos sur la ville, qui se sont avérées fausses....  Par exemple, il existe à Potsdam une pompe à eau (pour le parc sans souci), cachée dans un batiment qui ressemble à une mosquée. C'est construit comme une mosquée, mais il a jamais été prévu que ça le devienne... Et ce taré de chauffeur nous a affirmé que c'était d'abord une mosquée, construite en 1657 (je vous jure! il a même donné la date!), suite à un accord germano-turc (alors que ça s'appelait l'Empire Ottoman, et je pense pas qu'à cette période, ces deux états étaient en si bon termes au point de faire des accords concernant la construction de mosquées), et que quelques années plus tard c'est devenu une pompe à eau.
Le Boulet!

Enfin. Malgré la distraction que nous offrait le chauffeur vraissemblablement ivre, on reste concentrées sur l'essentiel: la ville! C'est vraiment trop chou! On arrive à Lennéstrasse, et c'est vraiment trop bien. C'est une rue pavée comme on n'en fait plus! Bordée d'arbres très cosy ! On est pas du tout passés devant le campus, donc je sais pas du tout à quoi ressemble ma future fac.

Nous voila devant le numéro 43. Mon futur chez moi! On sonne, mais personne... Nous serions nous trompées dans la date et l'heure? Oui, bon, l'heure est un peu passée, car on a 50 minutes de retard; mais ne pinaillons pas sur les détails. Passons.
Nos esprits échafaudent mille hypothèses: nous adressons une prière à Martin, qui est peut-être sur une table d'opération pour lui oter la rate d'urgence (la rate de qui?)... Nous nous flagellons mutuellement pour ce retard causé par National Geographic (la chaîne diffusant l'emission sur Katrina qui nous a mis en retard), nous pensons que finalement c'était une bonne blague, et qu'ils ont déja trouvé quelqu'un d'autre... On conclut en disant que si ça se trouve la sonnette marche pas. Alors on fait le tour et on voit une fenètre à moitié ouverte, et on gueule "Martin! Martin!" en vain évidement.

On parvient à rentrer dans l'antre du diable (ne vous méprenez pas, c'est juste dans le hall de l'immeuble), parce que des voisins nous laissent entrer (bon au moins chuis rassurée sur les voisins)... Et sur la porte de l'appart, y'a un mot pour moi ! Qui dit "nous sommes allés dans le parc, appelle moi dès que t'es là" avec un numéro de portable. Mais bien sur mon portable typically french ne peut pas appeler ! Quel laid! Tout ça ne calme pas le stress qui s'empare peu à peu de Meggy (et de moi, il faut l'avouer)

Bon tout est bien qui finit bien, parce qu'on voit la silhouette de nos 2 compères (Cathérine et Martin), qui se profile bientot à l'horizon. 
Mes doutes s'envolent!!! Ils sont trop sympa! Ils paraissent tarés, trop marrants, l'appart est génial, la chambre est super grande, la cuisine est peinte en orange!

Ravie, je m'installe un peu (plutot je déballe mes valises et balance tout n'importe où, vous me connaissez) et j'envoie des mails pour dire que je suis bien arrivée! Pendant ce temps Meggy trépigne pour aller manger.
J'accède à sa requête parce que moi aussi je crève la dalle, et en plus faut se dépécher pour qu'elle rentre pas trop tard à Berlin.

Eh oui, moi je reste ici !




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Commentaires
M
ça est trés trole Matemoizel<br /> drés komische ia ché ris ma chérie ché pleure de rire <br /> en fin je rie <br /> car de mon temps !! ... mon erasmus à moi c'etait : je faisais mon droit en tapant des assignations comme clerc d'avoué à Avranches <br /> ce qui m'a permi de finir avec une mention trés bien en troisième année (detail en passant)<br /> tout ca est vivant , rempli de morues et de guenon un vrai zoo (tier garten nicht wahr ? ) <br /> tout le monde y se réjouit de lire ton prose <br /> (do not mention the war !!) continue on attend la suite encore plus que urgence ou grey anatomy...
M
Bravo für dieses Blog, das ich endlich gefunden habe!<br /> Alles Güte<br /> Bis bald<br /> Tschüss<br /> Biz
Une morue en Allemagne
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