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Une morue en Allemagne

2 novembre 2006

Le Quotidien avant les cours (Part 2: Coté festif)

Que de retard ai-je amassé! Essayons de rattraper le temps perdu, et de reconstituer mes semaines avant le début des cours.

Ce message concerne l'aspect festif et bibinesque du début de mon séjour. Ames sensibles, attention!

Vous pourriez croire (à tord) que Potsdam n'est que la banlieue de Berlin, et que la nuit, c'est mort. oui bon d'accord c'est plus ou moins comme ça: sauf pour les soirées Erasmus!
Comme y'a pas mal d'étudiants ici (15000 à l'université de Potsdam, sans compter les écoles privées qui foisonnent), vous vous doutez qu'il y a pas mal d'Erasmus dans le lot. Et forcément, y'a les soirées pour les amuser, ces pauvres petits qui n'ont qu'une dizaine de cours par semaine!

Citons en premier lieu la première soirée Erasmus, soirée d'accueil pour les étudiants étrangers et leurs Tandem Partner. Et bien sur, n'importe qui d'autre! on est pas sectaires! Ce fut mémorable.. c'était organisé dans un bar / salle de concert, où la bibine avoisinait les 1 euro. Le DJ était pas terrible, mais assez pour qu'on reste jusqu'à 4h du mat! Le "on" se réfere à martin -mon coloc- et moi!
C'est le genre de soirée où tout le monde est un peu "joyeux", et où tout le monde se parle! On a rencontré pas mal de monde et revu des gens que je connaissais un peu, des Erasmus pour la plupart.
En sortant, il fallait faire un happening pour marquer le coup. Avec martin, nous avons arraché des affiches qui se décollaient, et les avons posées à coté de poubelles. Ce happening a été filmé, la bande est disponible sur demande.

Autre évenement marrant, fut une autre soirée chez des potes à martin, le samedi suivant. On est d'abord allés à une pendaison de crémaillère à Potsdam, puis chez d'autres amis toujours à Potsdam (ceux qui habitent dans l'immeuble à coté).. pour finir à Berlin, dans une grande soirée chez des gens un peu bizarres, au moins 50 personnes dans un 50 m²! Avec une salle pour danser (enfin plutot une salle où se meuvent des gens au bord du coma éthylique), une cuisine où se préparent des cocktails (100% alcool) et un salon où des gens discutent ou se font chier, au choix.
ayant fait un tour dans chacune des salles (et aussi un détour par les toilettes, ah d'ailleurs j'ai utilisé le dernier morceau de PQ, chéééééé pour la personne apres moi), j'ai porté mon choix sur le salon où, mon cerveau ayant fait une pose, j'ai créé une chorégraphie avec martin et un pote à lui. heureusement les gens à coté étaient trop bourrés pour se souvenir. du moins j'espère...
on est rentrés à 7h du mat, et profité du lever du soleil sur je sais quel pont de Berlin. très cosy!

Que vous dire d'autres, chers lecteurs attentifs...

d'autres soirées ont suivi, après le début des cours, qui furent très sympa aussi. Je continue de faire mon petit chemin menant vers la popularité!




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1 novembre 2006

Menus achats

today on s'est bien pelés le cul dans la petite ville de potsdam. vent et pluie, c'est pas très sympa!
heureusement que mes moufles H&M à 1euro90 m'ont protégé du froid, ainsi que ma doudoune (eh oui je n'ai confessé cet achat qu'à meggy: mais il est temps d'annoncer la nouvelle à tout le monde. j'ai acheté une doudounasse trop belle et trop fashion, super chaude, adorable et tout et tout, mais evidement, pas gratuite. je me tuerais plutot que de vous dire le prix!)

mais un détail m'empéchait de savourer ce temps certes merdique: mes chaussures trouées!
achetées à morue discount, autrement appelé "styl éco" de bédarieux, ces chaussures bas de gamme et ultra laides m'ont accompagnée dans mes tribulations les plus exotiques. détrempées dès que la chaussée est un peu humide, du fait de la présence de trous, ces godillots ne sont point pratiques; tel fut le fond de ma pensée qui me conduisit au temple de la consommation : je nomme le stern center!

équivalent en moins laid de nos Halles parisiennes (ou si vous préférez, de notre sacro saint Polygone montpellierain), ce centre commercial rassemble un sacré paquet de magasins. et pas mal de magasins de pompes.

jy ai donc fait l'acquisition des chaussures les moins fashion de l'univers: même Cher n'en voudrait pas! il s'agit de chaussures d'un ésthétisme douteux, mais extremement pratiques quand on se pèle: eh oui elles sont doublées! l'interieur est tapissé de poils de couilles de phoque blanc, ce qui me permet d'affronter le froid en toutes circonstances!
en plus ça coutait que 20 euros!

bon, ayant quand meme le sens de la fashion attitude, je suis allée m'acheter une autre paire qui fait plus djeuns (parce que les autres, on dirait le père jules qui va à la pèche).

je suis parée! froid, je t'attends!

15 octobre 2006

Le Quotidien avant les cours (Part 1: Coté administratif)

Comme je suis arrivée près de 3 semaines avant le début des cours, j'ai eu le temps de m'habituer à la ville, et d'éffectuer les sacro-saintes démarches administratives. O Joie!

Ces démarches ont constitué en l'inscription sur la liste des habitants de la ville - et sans ce papier, on peut rien faire. Le lendemain de mon arrivée, me voila donc, les paupières lourdes et la main devant la bouche, en train de faire la queue pour le service des citoyens de Potsdam. (Bürgerlichesamt Potsdam, pour les incultes) (non j'en sais rien, gt trop crevée pour m'en rappeller). Me suis pointée tot, ça peut aider. Dès que les portes s'ouvrent, une foule de gens se précipitent à l'intérieur. On se croirait le jour d'ouverture des soldes à H&M: des gens bousculés, des vigiles débordés, des pieds écrasés... Et la même avidité, le même besoin vital d'entrer dans ce temple, envie qui ferait vendre ses enfants aux mines de sel d'Afghanistan.
J'extrapole, mais bon, chais pas si en France y'a beaucoup de gens qui iraient jusqu'à se battre pour entrer à la mairie un lundi matin à 9h.

Toujours est il que, ayant pris place dans la lutte, je me suis incrustée et ait pris mon petit papier m'indiquant que je pouvais aller voir au guichet numéro 6. Manque de pot. Je tombe sur une authentique truie datant des moins bonnes années de l'ex-RDA... Une femme à la coiffure qui ferait palir d'envie Barbara Streisland, et bien sur, les fringues adaptées à la coiffure. Vous me direz que c'est pas très sympa de se moquer.. Mais si cette morue avait été un peu moins morue, et un peu plus compatissante à l'egard de la pauvre étudiante balbutiant ses quelques mots d'allemands, j'aurais eu moi aussi un peu plus de compation.
Je me suis presque retrouvée réduite à employer le langage des signes!
Toujours est il que j'ai finalement obtenu mon papier (et quelques autres, mais dont j'ai pas compris l'utilité).
Décidée à appeler la fashion police, je m'en vais en lui disant quand même aurevoir, mais elle a même pas daigné me répondre. En France, même les guichetiers de la poste à l'heure de la pause sont plus sympa!!

Prochaine étape: approcher la fac pour tenter de faire signer des papiers et avoir ma carte étudiante (qui équivaut à une carte de transport, avec laquelle je voyage à Potsdam, Berlin et dans tout le Brandenburg pour 200 euros par semestre). Les papiers peuvent pas être signés (alors que ça les tuerait pas de mettre juste un tampon et la date) et ma carte, je pourrais l'avoir dans 3 jours, le temps qu'elle soit imprimée. Sympa hein? J'adresse une prière au saint patron des Erasmus, pour que la fac de Montpellier ne m'engueule pas trop du retard.
En passant, j'admire la fac: c'est trop beau !!!!!! Un grand parc énorme, un chateau datant de chais plus quand (cf mon autre article avec la date dessus, là j'ai pas le guide de la ville sous les yeux) et c'est qu'à 10 minutes de chez moi! Ah. Mais ne vous réjouissez pas trop vite. Là, c'est juste les services centraux de l'université. Ma fac à moi est située à 20, voire 30 minutes en vélo de chez moi. Sympa hein? Evidement, que de la montée quasiment!

Il me faut également ouvrir un compte en banque. Eh oui, je suis lassée de faire la queue à Netto et de voir que ma carte française ne marche pas (donc de devoir sacrifier mon paquet de poires, pour pouvoir payer en cash) (quoique la perspective de faire chier le monde me réjouit au plus au point, parce qu'évidement y'a qu'une seule caisse à Netto)
Aidée de ma Tandem-Partnerin (Un étudiant de Potsdam, qui parle ta langue, qui se porte volontaire pour t'aider, toi pauvre petit Erasmus perdu), je vais dans toutes les banques, demande des renseignements aussi incongrus que possible; et me décide pour celle qui offre de l'eau aux clients potentiels. Quoique j'aurais du boycotter: la femme parlait super vite et avait pas compris le concept de "s'adapter au client potentiel et le charmer pour qu'il devienne un vrai client". Mais bon.
Donc là je suis à la Deutscher Bank (me sens aimée grace à eux: pratiquement tout mon courier vient d'eux)
et c'est pas si mal. Tout est gratuit pendant 1 an (délivrance et utilisation de la carte bleue, ouverture et résiliation du compte...). Bon les taux d'interêts sont merdiques, mais faut ptet pas trop demander.

Histoire de me faire des amis (et de conserver ceux que j'ai déja), je décide de prendre un portable! Eh oui, radasse comme je suis, je refuse de continuer à acheter des cartes nomad pour pouvoir envoyer 3 textos.
Je me renseigne alors dans les boutiques de portable, chez Vodaphone, E+, O2 et chais plus quoi d'autre. Le pied: une carte sans forfait (ce qu'il me faut, j'aime pas les contrats, je tiens à ma liberté, je suis une néo-anarcho-morue moi) coutant 20 euros, avec des recharges sans limites de validité (sympa!!!) et des textos, accrochez vous, à 9centimes! evidement, vers des portables allemands. Mais des textos internationaux à centimes, et des appels à 25 centimes la minutes quel que soit l'opérateur (bon évidement ils connaissent pas le décompte à la seconde...) M'en fout, j'appelerais jamais! Ah !

Il ne m'en faut pas plus pour jubiler. Je vole à ma Tandem-Partnerin un portable (parce que les cartes SIM allemandes sont pas compatibles avec les portables frenchy, même débloqués) et me voila, maître de mon destin et de mes amis, joignable 24h sur 24 (façon de parler bien sur, je vous aime bien mais y'a des limites). Non sérieux c'est la classe non?

A propos de ces 2 trucs, la banque et le portable, j'espère qu'ils m'ont pas arnaqué parce que j'ai signé pas mal de papier, avec des ptits caractères à chaque fois. Et bien sur, bonne poire que je suis, j'ai pas osé dire "Attendez, je vérifie que vous m'anarquez pas!" chose que n'importe qui aurait osé faire. Mais pas moi. Hihi. J'ai donc signé, le coeur pur, empli de ce qu'on appelle confiance en la bonté des Hommes, et innocent de la méchanceté humaine. (je vous autorise à me comparer à l'imbécile heureux; ou à je sais plus quel personnage des fables de La Fontaine, genre l'Agneau ou la Cigale, j'en sais rien, faudrait que je relise tout ça).

Nous voila arrivés à la date fatidique du 4 Octobre: jour de larrivée des ptits Erasmus. En fait c'est laid: les stands sont là toute la journée, et les étudiants viennent quand ils veulent. Mais je croyais que ça durait toute la journée de 9h à 18h... Donc me suis pointée à 9h. Chuis deg...
En fait ils ont coché des cases pour dire que Wagret était présente, ils m'ont donné un dossier avec tous les trucs à faire (j'en avais déja fait la moitié, ahah). Ca a duré assez vite, mais j'ai pas rencontré grand monde (ma tandem partnerin, mais c tout, quasiment que des français, mais j'ai fait l'associable et ait parlé à personne de ma patrie).

Parmis les papiers distribués, on m'indique une réunion des Erasmus français 3eme année Droit, pour le lundi suivant à 14h. Evidement cette réunion est à Griebnitzsee, à 30 minutes en vélo de chez moi. Je décide de prendre le bus, flemmarde que je suis. Dans le dit bus, j'entends des voix frenchy, et comme je savais pas quel était l'arrêt, je décide de me sociabiliser et de leur parler. Evidement elles allaient à la même réunion que moi; des filles très sympa, une seule Erasmus, Claire (les autres faisaient partie du cursus Nanterre Potsdam, un autre statut que Erasmus).
Je comprends rien à la réunion, ce qui me fait me remettre en question quant au succès de mon année universitaire.
En gros, j'ai de la chance: la fac de Montpellier controle pas les cours que je dois prendre. Donc je peux ne prendre que des cours de première année, des trucs relativement simples.. j'ai bien dit RELATIVEMENT. Parce que des cours d'intro au droit allemand, en allemand, je le conseille à personne.
Non mais je dis ça, parce qu'à Nanterre (ma pote Claire me l'a dit) ils controlent pas mal... Elle doit prendre obligatoirement tous les cours qu'elle aurait du suivre à Nanterre, transposé en Allemand. Allez, vous reprendrez bien une petite dose de droit fiscal allemand? Et en dessert, du droit des successions!

Evidement j'évite autant que possible, et me choisis des trucs trop cool: droit international privé, public, pénal, et aussi pour rigoler du droit pénal de l'environnement. Et ptet un séminaire sur la médiation (quand les gens veulent pas aller devant un tribunal, ils prennent un médiateur - qui se prend lui même une large commission - et c'est trop bien!!!

Donc en tout, 14h de cours par semaine!
Cours qui commencent demain, soit dit en passant. Que de stress!

24 septembre 2006

Le Départ et l'Arrivée

Après moults adieux plus déchirants les uns que les autres, me voila en compagnie de mon ange gardien, alias Meggy, sur les routes. Direction : Berlin! Eh ouip, j'ai choisi une ville d'accueil proche d'une des capitales les plus culturelles du monde!
Bon, sur les routes, c'est une image, parce qu'on a pris l'avion.

Après un voyage consacré à l'apprentissage (que dis-je, à la révision) de certains mots de vocabulaire allemand, nous voila arrivés à Berlin. On est loin d'un accueil pompant et fastueux: il nous faut descendre de l'avion avec un escalier, et traverser un bout de voie pour accéder à l'endroit où ils déversent les bagages. Pas très classe. Moi qui espérait que le ministre de l'éducation allemand viendrait nous accueillir et me féliciter de venir étudier ici! Eh oui, c'est ça de voyager avec les compagnies low cost. Si on y était allés avec Air France...
Quand même, on va pas se plaindre! On a eu droit au coucher du soleil dans l'avion, et à une vue plongeante sur Berlin illuminée (j'ai jamais compris pourquoi on parlait d'une ville au féminin) (ou alors c'est moi qui vient de créer une nouvelle règle? Ca veut dire que j'ai mes chances pour rentrer à l'Académie!). N'empèche, c'est la classe. Cette nouvelle année s'annonce géniale! J'angoisse pas du tout, je pars le coeur léger, tel Fernand, et avec comme ambition de conquérir le monde. (Faut bien commencer quelque part).
Mais oui, vous me manquez tous!!!! Faut pas croire!

Toujours est il que nous arrivons, trainant nos énormes bagages, à l'hotel situé à Berlin. Pourquoi ne sommes nous pas directement allés à Potsdam, me demanderez vous d'un ton goguenard? Eh bien! Les colocs étaient pas là d'une part, et d'autre part, on serait arrivés un peu tard. Eh oui, il faut savoir se présenter chez ses futurs colocataires à une certaine heure, et pas après. Ca fait partie de l'étiquette! (spéciale dédicace à Ed le décolleur)

Aussitot les affaires déposées dans la chambrette (dans l'hotel aux innombrables étoiles), nous courons trouver un endroit où nous restaurer dans la ville (eh oui, ces maudites compagnies low cost économisent sur tout, et surtout sur les snacks !).

Devant la Brandenburger Tor, on débouche sur une fète en décomposition : des vieux papiers jonchant le sol, des baraque à frite, des litrons de bières déversés sous les tables..
N'écoutant que notre courage (et notre faim) on commande une spécialité du coin : une "curry wurst", c'est à dire des bouts de saucisse cuits dans du curry! et c'est trop bon. Nous parvenons à grand peine à éviter de nous tartiner de sauce (évitons les problemes avec la fashion police). Ces saucisses sont trop bonnes!! Moi qui conchie habituellement le porc. C'est presque aussi bon que les saucisses anglaises! Meggy est restée classique et chic: une saucisse rotie dans un bout de pain (oui, comme un hot dog, si vous voulez).

Pressant Meggy pour qu'elle me paye une biere (à Rome il faut faire comme les romains), nous nous dirigeons vers la Potsdamer Platz, avec des grands buildings à l'américaine. Comme des grues, nous passons à coté (sans le remarquer) du mémorial de l'Holocauste (le seul dans une capitale d'Europe). On est trop obnubilées par le mur (qu'on peut suivre grace à des pavés retrançant sa ligne, ou plutot sa courbe). Je me perds dans des contemplations métaphysiques, mais la perspective de me rincer le gosier me rappelle à la réalité!
Ma première bibine allemande! Comme c'est chou.. Ben vous croyiez quoi? Pourquoi je suis venue en Allemagne, selon vous?

Bon évidement tout ce quartier est assez chicos, alors des bars, des "Kneipe" comme ils disent dans le coin, ça foisonne pas. Y'a que des trucs pour la sortie des bureaux des PDG des entreprises cotées en bourse.
On finit par en trouver, Meggy se laisse aller et commande un chardonnay... quant à moi, la lecture de la carte me laisse perplexe. Je tente de demander l'aide du serveur, pour avoir une bibine pas trop amère.. Il a pas du bien comprendre parce que j'ai eu une bibine, justement, amère. Ptet qu'elles sont toutes comme ça? Cette première bibine est riche en émotion. Enfin non: j'arrivais presque pas à la finir! J'ai fini par m'étouffer à moitié en faisant un cul sec. Je vous tairais le résultat. Bah, faut me laisser le temps de m'habituer!

Le lendemain, on convient de se balader dans la ville et de prendre un bus qui passe par toutes les beautés de la ville (mais pas un truc de touriste, un vrai bus que les gens normaux utilisent). On a le temps de jouer les touristes: on doit aller voir les colocs le soir, à Potsdam. L'appréhension commence à pointer le bout de son nez...

Sauf que nous entendons des acclamations et des applaudissements qui nous détournent de notre but: il s'agit en fait du marathon de Berlin ! Délaissant notre projet touristique, nous nous accolons à la barrière et laissons s'exprimer notre ferveur patriotique. Pendant plus de 2h, on acclame, on crie, on salue le moindre coureur aux couleurs de n'importe quel pays (entre parenthèses, les mots scandés) : France (Allez les bleus!), Angleterre (God save the Queen!), Norvège (Non au massacre des baleines!), Jamaique (Rasta Powa!), Suisse (Vive Henri Dunant!), Italie (Aux chiottes!), Colombie (Ouais! On comprend d'où vient ton énergie!)... Ce qui est marrant c'est que j'ai confondu le drapeau de la Grêce avec le fanion de Berlin. J'espere pas avoir créer d'incident diplomatique!

Bon, on commence à s'en aller, parce que c'est toujours les mêmes, en fait. On décide d'aller manger un morceau (il est quand même plus de 2h de l'aprem) et là, nous voila confrontées à une forme de discrimination anti touriste: voyant bien qu'on est paumées, et qu'on confond boeuf et poulet (enfin surtout moi parce que Meggy se débrouille très bien), la serveuse ne répète qu'à contrecoeur ce qu'elle vient de dire, et surtout, elle le répète 2 fois plus vite. Mais on accepte ce sort, parce qu'on compatit (dur d'habiter en ex-RDA) je déconne!. En tout cas c'est pas cher! C'est assez génial, tout est généralement moins cher qu'en France!!!

Qu'est ce qu'on a fait après....  On est parties!  Avec un peu de retard. Hihi.
Le temps de charger nos valises sur le dos, de les compter et de les recompter, on est vraiment en retard.
A la gare, on trouve enfin notre train (équivalent d'un RER en fait, eh oui Potsdam n'est qu'à 30 minutes en train de Berlin, la classeeeeeeeeeee), et on se pose confortablement. Mais un léger doute m'assaille... Et si en fait ils étaient pas sympa? Et si l'appart était infecté de cafard? Et si les voisins étaient des sadiques échappés d'un asile? (Quoique question voisin taré, je suis rodée maintenant)... Que de stress! C'est ça, les colocations trouvées sur internet: ça peut être génial comme ça peut être relou!

A la gare, on décide (enfin Meggy, parce que je me sentais très bien d'y aller en bus) de prendre un taxi... Evidement, on tombe sur un chauffeur un peu bizarre. Pendant le trajet, il nous donne des infos sur la ville, qui se sont avérées fausses....  Par exemple, il existe à Potsdam une pompe à eau (pour le parc sans souci), cachée dans un batiment qui ressemble à une mosquée. C'est construit comme une mosquée, mais il a jamais été prévu que ça le devienne... Et ce taré de chauffeur nous a affirmé que c'était d'abord une mosquée, construite en 1657 (je vous jure! il a même donné la date!), suite à un accord germano-turc (alors que ça s'appelait l'Empire Ottoman, et je pense pas qu'à cette période, ces deux états étaient en si bon termes au point de faire des accords concernant la construction de mosquées), et que quelques années plus tard c'est devenu une pompe à eau.
Le Boulet!

Enfin. Malgré la distraction que nous offrait le chauffeur vraissemblablement ivre, on reste concentrées sur l'essentiel: la ville! C'est vraiment trop chou! On arrive à Lennéstrasse, et c'est vraiment trop bien. C'est une rue pavée comme on n'en fait plus! Bordée d'arbres très cosy ! On est pas du tout passés devant le campus, donc je sais pas du tout à quoi ressemble ma future fac.

Nous voila devant le numéro 43. Mon futur chez moi! On sonne, mais personne... Nous serions nous trompées dans la date et l'heure? Oui, bon, l'heure est un peu passée, car on a 50 minutes de retard; mais ne pinaillons pas sur les détails. Passons.
Nos esprits échafaudent mille hypothèses: nous adressons une prière à Martin, qui est peut-être sur une table d'opération pour lui oter la rate d'urgence (la rate de qui?)... Nous nous flagellons mutuellement pour ce retard causé par National Geographic (la chaîne diffusant l'emission sur Katrina qui nous a mis en retard), nous pensons que finalement c'était une bonne blague, et qu'ils ont déja trouvé quelqu'un d'autre... On conclut en disant que si ça se trouve la sonnette marche pas. Alors on fait le tour et on voit une fenètre à moitié ouverte, et on gueule "Martin! Martin!" en vain évidement.

On parvient à rentrer dans l'antre du diable (ne vous méprenez pas, c'est juste dans le hall de l'immeuble), parce que des voisins nous laissent entrer (bon au moins chuis rassurée sur les voisins)... Et sur la porte de l'appart, y'a un mot pour moi ! Qui dit "nous sommes allés dans le parc, appelle moi dès que t'es là" avec un numéro de portable. Mais bien sur mon portable typically french ne peut pas appeler ! Quel laid! Tout ça ne calme pas le stress qui s'empare peu à peu de Meggy (et de moi, il faut l'avouer)

Bon tout est bien qui finit bien, parce qu'on voit la silhouette de nos 2 compères (Cathérine et Martin), qui se profile bientot à l'horizon. 
Mes doutes s'envolent!!! Ils sont trop sympa! Ils paraissent tarés, trop marrants, l'appart est génial, la chambre est super grande, la cuisine est peinte en orange!

Ravie, je m'installe un peu (plutot je déballe mes valises et balance tout n'importe où, vous me connaissez) et j'envoie des mails pour dire que je suis bien arrivée! Pendant ce temps Meggy trépigne pour aller manger.
J'accède à sa requête parce que moi aussi je crève la dalle, et en plus faut se dépécher pour qu'elle rentre pas trop tard à Berlin.

Eh oui, moi je reste ici !




20 septembre 2006

La Quête d'un Logement...

Eh oui, c'est pas tout d'être accepté et inscrit, mais faut encore trouver un endroit où squatter.

Refusant d'entrée le concept de cité U (c'est pas digne de moi) (non je déconne, ça peut être cool, mais jpréfère une immersion totale, genre pas tout seul, eh oui je suis un petit coeur d'artichaud qui fuit la solitude, que d'émotions), je me suis décidée à chercher sur les sites de coloc. (Ben ouais, j'allais pas aller dans une famille d'accueil! C'est pas très funky)

Bon, comment est ce qu'on dit colocation en allemand? C'est le BA-B.A. pour tout Erasmus qui se respecte.
Après un petit mail à ma prof d'Allemand, je continue mes recherches sur internet. Sur ce coup là, je m'y suis pris à l'avance! Moi qui suis d'ordinaire plutot à la traine, et hostile à tout ce qui ressemble plus ou moins à de l'organisation.
Colocation se dit WG (c'est le langage djeuns, c'est court pour "Wohnungsgemeinschaft" ou un truc dans le genre, communauté d'appartement). Je tombe sur un site où on peut consulter les annonces, et y répondre gratos. Il ne m'en faut pas plus: je passe mes jours et nuits sur internet, à la recherche de l'appartement parfait: pas trop cher, avec abonnement internet (eh, faut ben garder contact avec les potes restés au pays) , et meublé. Et si possible, pas trop loin du centre. Ca va, y'a plus exigeant quand même, non?
Heureusement, Potsdam est l'eldorado des appartement pas chers! Comparé à Montpellier, où le moindre studio frise les 400 euros charges non incluses. Ici, c'est plutot 200 - 250 euros la chambre en coloc dans un 70 m².

La tache n'est pas aisée. Faut avoir certaines notions du champ lexical du logement. Vous savez comment on dit chauffe-eau en allemand, vous? J'ai donc appris des mots comme... sous-location (légale en Allemagne), garage à vélo, voisinage...

En galérant un peu, je réponds à quelques annonces, et me prends quelques échecs cuisants dans les dents: soit déja loué, soit c'est pas meublé, soit les gens paraissent chelou.

Finalement je jette mon dévolu sur un appart de 3 chambres, un salon, une cuisine et une salle de bain (avec baignoire, s'il vous plait), à deux pas d'un grand parc et très proche du centre, habité pour le moment par 3 gars et une fille, tous allemands, et ravis d'accueillir une Frenchy!
Après des échanges mailiens endiablés, voila l'affaire concluse! (heu... conclue? purée, y'a pas que l'allemand que j'ai besoin d'améliorer). Bref, je vais squatter la chambre d'un des gars, qui va faire Erasmus à Grenoble! C'est une grande chambre, meublée, avec internet, et des plantes !!!! Et en plus la cuisine est peinte en orange! Et les habitants paraissent cool, c'est trop bien.

Et une bonne chose de faite!





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20 septembre 2006

Préface

Tout a commencé quand j'ai eu le plaisir de lire un certain papier émanant de la fac... Pensant d'abord qu'il s'agissait de l'obtention d'une bourse de mérite, due sans doute à mes notes relativement médiocres (on sait jamais), j'ai eu la joie d'apprendre que j'allais pouvoir poursuivre mes études a Postdam!

J'avoue que j'espérais un peu aller a Cork, étant donné que j'avais aussi postulé pour cette ville.
Mais ma déception s'est vite envolée, eh oui, j'ai plus besoin d'améliorer mon allemand que mon anglais! (quoique...)
Et puis Potsdam, c'est la ville à laquelle j'avais pensé en tout premier!

Que d'émotions... j'allais réaliser mon rêve: partir loin de tout, dans un pays étranger, maitrisant à peine la langue (non je déconne, je parle super bien allemand, mais ça le fait plus si je dis que je galère, ça fait genre la pauvre étudiante paumée)

Commence alors une lutte de tout instant: se renseigner sur la ville (mais purée, c'est vrai que je vais me peler là bas!), sur la fac (mmmh sympa, le campus est situé dans un château datant de 1763, construit sous Frédéric le Grand de Prusse!) (bon ok j'ai le guide de la ville sous les yeux), chercher un logement (au diable les cités U, je veux des toilettes perso!), et surtout... comprendre mon dossier d'inscription ! Eh oui, la clarté n'est pas le maitre mot des formulaires (c'est toujours comme ça, me direz vous).

Entre les papiers qu'il faut envoyer avant le départ (mais les réponses aux questions du papier ne peuvent être obtenues que sur place, à Potsdam), et les formulaires qu'il faut d'abord envoyer a la fac d'accueil pour qu'ils les signent, puis après espérer (en vain) que la fac renvoie les dit-papiers à la fac sortante...

Que de stress! Mais rassurez vous, cher auditoire attentif, tout s'est bien passé.. Enfin pour l'instant!

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Une morue en Allemagne
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